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Village de FORT-COULONGE
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Le site web du village de Fort-Coulonge dans la MRC de Pontiac en Outaouais.

L’histoire de Fort-Coulonge

Sur plus de 300 ans, l’histoire de Fort-Coulonge par Maurice Thibaudeau

Article mis en ligne le 13 février 2016
dernière modification le 4 février 2016

par Municipalité de Fort-coulonge
  Sommaire  

 1601-1700

Le territoire situé entre les Grands Lacs et le fleuve St-Laurent est réparti entre de nombreuses nations amérindiennes, soit du groupe Hurons - Iroquois ou encore du groupe Algonquin - Montagnais

Plusieurs nations algonquines occupent le bassin de l’Outaouais. Au nord, on retrouve les KOTAKOUTOUEMI, à l’est, les WESKARINI, au sud, les KINOUCHEPIRINI et les MATOUWESKARINI.

Au centre, les Algonquins de l’ïle aux Allumettes ou la nation Kichesipirini (Gens de la Grande Rivière) tiennent en permanence un poste à l’Île où ils prélèvent un droit de passage aux voyageurs qui y passent. Les Algonquins occupent l’Île aux Allumettes et l’Île Morrison, aussi appelée l’Île du Borgne ou l’Île de Tessouat, du nom du chef des Kichesipirinis. Ces Îles sont reconnues pour leur position stratégique sur la route du commerce.

13 juin 1611

Étienne Brûlé est de retour à Québec en compagnie d’un groupe de Hurons. Il a passé un an avec ceux-ci afin d’apprendre leur langue. Il sera ainsi interprète ou truchement, tel qu’on les appelait alors.

Dans la vingtaine, Étienne Brulé, selon Champlain, « qui vint habillé à la sauvage, qui se loua du traitement des Sauvages, selon leur pays et me fit entendre tout ce qu’il avait vu au cours de son hivernement et ce qu’il avait appris des Sauvages ».

Étienne Brûlé serait « le premier européen à avoir remonté l’Outaouais ».

été 1611 au printemps 1612

Nicolas Vignau, à la demande de Samuel de Champlain, voyage par la rivière des Algoummequins (Algonquins). Après avoir séjourné quelque temps au lieu dit Portage du Fort, il aurait passé l’été et l’automne 1611 ainsi que l’hiver et le printemps 1612 à l’Île des Allumettes, chez les Kichesipirinis pour y apprendre la langue.

6 juin 1613

Samuel de Champlain séjourne à Portage (Portage-du-Fort). Il se rend jusqu’à l’Île des Allumettes pour rencontrer les Algoummequins.

Il était parti le 27 mai de l’île Ste-Hélène, près de ce que sera un jour Ville-Marie (Montréal) en compagnie d’un guide indien et de quatre compagnons français, dont Nicolas Vignau.

Samuel de Champlain
On représente habituellement Champlain par le dessin ci-contre. On croit que ce serait plutôt le portait de Michel Particelli, un contrôleur des finances de Louis XIV.

Cette illustration a été dessinée par Samuel de Champlain. Il se représente ainsi lors du premier affrontement avec les Iroquois.

1615-1616

Champlain remonte la rivière des Outaouais, passe par le lac Coulonge, l’Île des Allumettes, puis Mattawa et se rend en Huronie.

1618-1620

Jean Nicolet, de la Compagnie des Marchands de Rouen et de St-Malo, habite avec les Algonquins de l’Île aux Allumettes pour y apprendre la langue et pour mieux connaître le territoire.

1632

Champlain fait graver en France en 1632 une carte de son trajet réalisé en 1616 sur laquelle il indique à l’aide de chiffres, certains sites visités, des rapides importants (Sault) ou des campements indiens.

La position 80 indique la position des grands rapides situés au sud de l’Île du Grand-Calumet. La position 81 indique l’emplacement de l’Île des Allumettes, habité par les Algonquins.

La carte de 1632 de Samuel de Champlain

La position 82 correspond approximativement à l’emplacement de Fort-Coulonge et y indique un campement algonquin. Un peu au nord, on note les symboles des montagnes et des arbres indiquant sans doute la présence de forêts de grands pins.

hiver 1635-1636

François Marguerie de la Haye passe l’hiver avec les Algonquins de l’Île aux Allumettes. Il est surnommé par ceux-ci HOMME DOUBLE car « il est l’homme blanc le mieux adapté à leurs coutumes et à leurs idiomes ».

1645

La compagnie des Habitants encourage les coureurs des bois à se rendre chez les Indiens pour en ramener les fourrures. La route des pays d’En-Haut (Grands Lacs) passe par la rivière des Outaouais.

1650

Le Jésuite Paul Ragueneau, guidé par Nicholas Perrot remonte l’Outaouais et se rend en Huronie.

Les Iroquois s’acharnent à disperser ou à anéantir les Hurons, les Neutres et les Algonquins. Le père Ragueneau revient vers Québec, traverse le pays des Algonquins et fait le constat suivant :

« Lorsque je montais cette grande rivière, il n’y a que treize ans, je l’ai vue bordée de quantité de peuples de langue algonkine, qui ne connaissaient pas un Dieu, et lesquels au milieu de leur infidélité s’estimaient les dieux de la terre, voyant que rien ne leur manquait, dans l’abondance de leurs pêches. de leurs chasses. et du commerce qu’ils avaient avec leurs nations alliées, et avec cela, ils étaient la terreur de leurs ennemis. Depuis [la croix du Christ les a] mis en proie aux misères, aux tourments et à des morts cruelles, en un mot, c’est un peuple effacé de dessus la terre. »

Relations des Jésuites, vol. XXXV, 1649-1650 p. 204

Après cette date et jusqu’à la fin du siècle, le sud et le nord de l’Outaouais devient le terrain de chasse des peuples Iroquois.

1654

À partir du milieu du 17e siècle, la route de l’Outaouais, nommée du nom des indiens Outaouais ou Outouaks habitant les Pays d’en Haut, devient la route de l’Ouest et de la traite des fourrures.

1657

Sur la carte relatant son voyage de 1645 en Huronie, le père Francesco-Giuseppe Bressani indique la position des rapides situés autour de ce que sera l’île de Rapides des Joachims.

à partir de 1658

La guerre reprend entre les Iroquois d’une part et les Français, les Algonquins et les Hurons d’autre part. La route de l’Outaouais n’est alors pas très sûre ce qui compromet particulièrement le commerce des fourrures provenant des Grands Lacs.

Printemps 1686

Les établissements anglais de la baie d’Hudson constituent une menace pour la Nouvelle-France. Les Français font la traîte des fourrures avec les indiens de ce territoire. Le gouverneur et lieutenant-général en Canada, Acadie, Terre-Neuve et autres pays de la France septentrionale, le marquis Jacques-René de Brisay de Denonville autorise qu’un groupe parte chasser pour la Hudson Bay Company du nord et de l’ouest de la Nouvelle-France. Le Chevalier Pierre de Troyes commande la mission. Son groupe se compose d’une centaine de personnes. Le départ a lieu de Montréal, en mars 1686.

Le 1er mai, le groupe est de passage en face du site actuel du village de Fort-Coulonge. Le Chevalier de Troyes tient un journal de route rigoureux sur sa mission. Il ne signale aucun établissement à cet endroit. Il installe un campement sur le lac des Allumettes, dans l’actuelle Baie Lamure, près de Petawawa, Ontario. À cette époque, la vallée de l’Outaouais n’est qu’un lieu de passage des coureurs des bois vers les Grands Lacs et vers la Baie d’Hudson.

Hiver 1694-1695

Louis d’Ailleboust, Sieur de la Madeleine et de Coulonge, coureur des bois et commerçant de fourrures, occupe en compagnie d’une trentaine d’hommes, un fort situé à l’embouchure de la rivière que l’on nomma COULONGE. Ils y passent l’hiver 1694-95, à chasser et à trapper. Certains dirent qu’ils étaient bloqués par les Iroquois. À cette époque, ces derniers sont passablement affaiblis, surtout à cause des expéditions punitives organisées contre eux par les Canadiens et les autres Amérindiens. Au printemps, ils repartent en direction de Ville-Marie pour vendre ce qu’ils ont récolté.

Louis d’Ailleboust, Sieur de la Madeleine et de Coulonge (1656-1747) est le fils ainé de Charles-Joseph de Musseaux et de Catherine Le Gardeur de Repentigny. Son père est le neveu de Louis d’Ailleboust de Coulonge et d’Argentenay, gouverneur général de la Nouvelle-France de 1648 à 1651, et décédé en 1660. Ce dernier n’ayant pas de fils, son neveu Louis, l’aîné des fils de son frère, hérite des titres de noblesse de la famille.
Il est donc le seul à porter le titre de Sieur de Coulonge.

Louis n’est pas à proprement parler un héros comme certains de ses frères tels que Pierre d’Ailleboust d’Argenteuil et Nicolas d’Ailleboust de Menthet. Louis est un coureur des bois aventurier et assez peu scrupuleux. Il n’est pas associé à une compagnie de traite de fourrure. Il agit pour ses intérêts malgré les interdictions des autorités. On attribue à tort la fondation du fort Coulonge à un de ses frères, Nicolas, puisque celui-ci a une feuille de route comportant des exploits jugés plus méritants.

Les coureurs des bois n’ont pas toujours bonne réputation,. On reconnaît cependant « que quelques-uns d’entre eux... ont joué un rôle de premier ordre dans l’histoire de la colonisation..., et furent pour (le) pouvoir local, des collaborateurs irremplaçables..., guides..., interprètes..., souvent ambassadeurs et diplomates »
(R. Harang-Tiercin).